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La truelle en vadrouille
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13 avril 2008

Galindo, la dernière cité des Mochicas

Au fond de la vallée de Moche, au pied d'une montagne Apu, le site de Galindo s'étend sur plusieurs dizaines d'hectares, lové entre les versants bruts et rocailleux et une longue muraille de pierre recouverte d'adobe.

Sitio_de_Galindo

Au VIIIème siècle après J-C, le système urbain mochica du Cerro Blanco, s'articulant sur les centres politico-religieux nommés aujourd'hui "huacas del Sol y de la Luna" s'effondre brutalement : cataclysmes climatiques dus à un très fort ñino, inondations et  troubles sociaux semblent sonner le glas de cette civilisation multiséculaire du Pérou préincaïque.

 

Les conséquences de ces bouleversements climatiques et sociaux sont multiples : émigration vers le nord du pays (voir l'article sur Naimlap; début de la "civilisation Lambayeque"), occupation de nouveaux sites comme Chan-Chan (à 8 kilomètres de Trujillo) qui devint le centre d'une nouvelle société - les Chimus - et  la création de l'ensemble fortifié de Galindo.

 

On est d'abord frappé par la densité de l'occupation humaine intra muros : des maisons en pierre (matériaux pauvres chez les Mochicas), de superficie réduite et entassée sur tout le long du versant montagneux. Pas d'espace public et peu de rue... Cette promiscuité évidente derrière un mur défensif est significative : le besoin de sécurité de la population réfugiée primait sur le confort de l'habitat et l'espace social que l'on trouvait sur le site des huacas. Les temps ont changé et les rivalités entre groupes concurrents généraient une insécurité importante.

DSCN1555

Lorsque l'on domine l'ensemble du  site, on aperçoit un nouveau complexe religieux extra muros  avec des esplanades de taille moyenne (qui servent de terrain de foot aux villageois du coin : autre temps, autre utilisation de l'espace!); des pyramides tronquées en adobe et une longue muraille qui se prolonge jusqu'aux versants d'une montagne voisine, coupant en deux une quebrada (vallée asséchée qui draine les eaux torrentielles pendant l'époque des ñinos) : La muraille servait de défense contre les hommes mais aussi contre les éléments.

Les structures sont bien conservées mais le site est malheureusement totalement huaqueado (pillé par les huaqueros).

A chaque automne, au cours de la semaine Sainte, les habitants des campagnes ont l'habitude de partir en groupe sur les sites anciens pour les piller et en tirer quelques poteries. C'est une vieille coutume issue du temps des Espagnols, où les prêtres exhortaient les paysans à extirper les idôles hérétiques des anciens lieux sacrés.

complejo_religioso_y_mi_camioneta

 

Aujourd'hui, il n'est pas rare de retrouver de superbes morceaux de poteries décorés ou une  immense jarre à Chicha laissée sur place, ultimes vestiges des derniers Mochicas.

DSC00334

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Commentaires
B
Salut toi !<br /> En fait, la pierre était perçue comme un mauvais isolant, dans cette région où l'amplitude thermique est relativement forte sur 24 heures.<br /> Ensuite, les constructions en pierre résistaient mal aux tremblements de terre et autres "temblores"...<br /> <br /> Au contraire, l'adobe est un bon isolant et, en même temps, un bon récupérateur de chaleur. Enfin, les édifices en adobe absorbaient mieux les secousses sismiques; c'est pour cela qu'elle était considérée comme un matériau "noble" chez les Mochicas.
L
Peux m'expliquer pourquoi la pierre est le matériau pauvre des mochicas, ce sont des maisons "vite faites" avec la pierre trouvée sur place? Merci à toi...
La truelle en vadrouille
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