Le mystère des graffitis mochicas...

Entre la maintenant célèbre huaca de la Luna et le Cerro blanco, l'antique montagne sacrée des Mochicas qui réclamait ses sacrifices sanguinaires, se trouve la troisième huaca du lieu, en cours de fouilles en ce mois de mai 2008.
Accompagnés des éminents archéologues du lieu, Santigao Uceda et Ricardo Morales, l'attaché culturel de l'ambassade et moi avons eu le privilège de visiter ce nouveaux chantier.

Cette huaca était un centre religieux qui a été utilisée plus tardivement que sa voisine, la nommée "huaca de la luna". Des traces d'occupation des Mochicas tardifs (700 ap. JC) et de leurs successeurs, les Chimus ( 1300 ap.jc) se trouvent sur les murs et dans les diverses factures de l'édifice.

On a trouvé également plusieurs traces de tombes, pillées pour la plupart durant la période coloniale par de véritables entreprises espagnoles qui achetaient des licences d'exploitation de mines à la Monarchie Catholique : Piller l'or et l'argent d'une huaca était considéré comme une exploitation minière ! (l'Etat en recevait le 5ème de l'extraction du "minerais", c'était le "Quint du roi").

Ce qui a de plus frappant (et émouvant), ce sont les nombreux graffitis que l'on trouve sur les fragiles parois d'adobe. Pour la plupart, ils représentent des guerriers vêtus en animal tutélaire, comme le renard (guerrero-zorro), ou bien le guerrier lézard (guerrero -lagartija).

Quelles fonctions devaient-ils recouvrir dans ces lieux bien identifiés ?
Dans quelles conditions ont-ils été dessiné sachant que l'on en trouve aussi dans des espaces sacrés comme les parois de la Huaca de la Luna ?

Rituel revêtant un sens collectif profond comme les peintures des grottes du paléolithique ancien ? Signe d'une individualité naissante, comme les graffitis grecs trouvés dans les tombes égyptiennes dès le IIème siècle av JC ? Dessin de gamins dans le goût de la transgression ?
La question reste ouverte...